Des vies sans fards : la représentation des femmes dans la littérature de jeunesse de Maryse Condé
DOI :
https://doi.org/10.29173/af29432Mots-clés :
littérature de jeunesse, littérature antillaise, études postcoloniales, études de genre, double lectoratRésumé
Cet article propose une étude de la représentation des personnages féminins et de la domination de genre dans trois romans pour la jeunesse de Maryse Condé : Rêves amers (réédition de Haïti chérie), Savannah Blues et La Belle et la Bête, une version guadeloupéenne. L’analyse de personnages communs à ses romans pour la jeunesse et pour les adultes semble montrer que la littérature enfantine de Maryse Condé cherche a priori à édulcorer ou passer sous silence certaines violences sexuelles en opérant des modifications et des suppressions surprenantes. Mais cette apparente auto-censure ne doit pas masquer la très puissante relecture et la remise en question audacieuse de quelques archétypes féminins dans ses romans pour jeune public. Entre mères défaillantes et marâtres reproduisant les oppressions de race et de classe sur leurs domestiques, ces fictions bousculent les stéréotypes, en particulier autour de la maternité et de la figure de la potomitan ou la mère-courage antillaise. Maryse Condé questionne aussi l’imaginaire colonial et patriarcal attaché à la figure de la « belle mulâtresse » ou la « beauté des îles ».
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© Pauline Franchini 2021
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