Marie-Claire Blais en traduction ou la Weltliteratur en action
DOI :
https://doi.org/10.29173/af9430Résumé
Loin de se laisser réduire à une bibliothèque de chefs-d’œuvre, la notion de « littérature mondiale » (Weltliteratur) lancée par Goethe en 1827 renvoie plutôt à un commerce d’idées non dépourvu de concurrence. Cette dimension agonistique a été mise en relief par Pascale Casanova dans son livre La République mondiale des lettres. Elle conçoit cette dernière comme un espace où les écrivains de différentes nationalités entrent en lice et en concurrence, grâce notamment à la traduction, qui apparaît dès lors « comme l’une des voies principales de consécration des auteurs et des textes ». Où situer la francophonie dans cette constellation ? Quel en est le poids relatif, aussi bien comme fournisseur de textes-source que comme relais de textes-cible ? Si Casanova s’est penchée sur le deuxième aspect, cet article porte sur la première partie de la question. L’exemple qui servira de pierre de touche est Une saison dans la vie d’Emmanuel de Marie-Claire Blais, roman dont on connaît mal la trajectoire en traduction. Comme nous essayerons de le montrer, celle-ci passe moins par la consécration parisienne que par le relais américain, notamment grâce aux multiples interventions du grand critique Edmund Wilson, responsable de sa « traduction-consécration » new-yorkaise.
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© Rainier Grutman 2011
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