À L’Encre sympathique : Pseudotraduction et mémoire littéraire

Authors

  • Louis Watier Université Paris-Sorbonne (Paris IV)

Abstract

"Si depuis les ouvrages récemment dirigés par Beatrijs Vanacker en collaboration avec David Martens et Tom Toremans, la pseudotraduction commence à être abordée sous l’angle de la fiction, elle a cependant été longtemps envisagée, et continue de l’être, à la suite de Gideon Toury, d’un point de vue essentiellement interculturel. Telle perspective, qui a prouvé sa fécondité, avec les études de Shelly Yahalom notamment..., a été développée au sein des Descriptive Translation Studies à partir des années 1990 et de l’article de Douglas Robinson dans la première édition de la Routledge Encyclopedia of Translation Studies. Mais dans ce développement la définition du terme « pseudotraduction » était étendue à tout type de texte faisant apparaître des traces de traduction. Si la seconde édition de la même encyclopédie proposait une définition plus restreinte, c’est de l’aveu même de son auteur, la première qui a reçu la plus grande audience et qui continue d’orienter une grande majorité des recherches consacrées au phénomène. Pourtant une telle définition prête le dos à la critique, dans la mesure où elle étend le champ d’application du terme pseudo- traduction de manière indéfinie. C’est pourquoi il semble nécessaire d’en réévaluer les enjeux. Par ailleurs, plaider pour une définition restreinte de la pseudotraduction ne doit pas constituer un renoncement théorique. On espèrera au contraire, y déceler les charmes d’une histoire littéraire cryptée, dont les œuvres s’écrivent entre les lignes des bibliographies officielles. Car en mimant le geste de la redécouverte, la pseudotraduction participe de cette anamnèse qui rend toute tradition vivante, et que Judith Schlanger a décrit en de très belles lignes dans Présence des œuvres perdues."

Downloads

Published

2019-03-07

Issue

Section

Articles