Thèse soutenue

Cinéma d'auteur et doublage : le paradoxe Woody Allen

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Auteur / Autrice : Frédérique Brisset
Direction : Christine Raguet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études du Monde Anglophone
Date : Soutenance le 27/11/2012
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Études anglophones, germanophones et européennes (2009-2019 ; Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Langues, Textes, Arts et Cultures du Monde Anglophone
Jury : Président / Présidente : Yves Gambier
Examinateurs / Examinatrices : Christine Raguet, Yves Gambier, Martine Chard-Hutchinson, Xavier Daverat, Bertrand Richet

Résumé

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Le doublage, mode de TAV le plus répandu en France, est peu étudié par les chercheurs, pour diverses raisons : difficulté matérielle à saisir la parole orale, dévalorisation culturelle d’un mode né de la volonté des studios américains de toucher un public de masse, impossibilité d’assigner au film un auteur dans une production collective. Mais un cinéma d’auteur existe, en marge du système hollywoodien et donc peu représenté aux États-Unis. Woody Allen, cinéaste américain indépendant des majors, est un cas à part : il a su préserver son autonomie artistique tout en usant de réseaux internationaux de diffusion pour s'assurer une véritable reconnaissance en France, grâce aux VOST et VD de ses films. Cinéma d'auteur et doublage sont pourtant antinomiques : l'un s'adresse à un public élitiste, l'autre s'avère ontologiquement lié à une diffusion de masse. Au cœur de ce paradoxe, la mise en français des films d'Allen doit osciller entre deux pôles, l’un tourné vers la parole de l’auteur, l’autre vers la facilitation du travail du spectateur. On étudie ici comment le doublage a pu négocier en diachronie les contradictions de cette situation et quelle place l’auteur occupe encore en VD. L’approche se fonde sur les théories de la réception et les concepts d’Auteur et Spectateur Modèle qui permettent d’appréhender le fonctionnement des diverses instances en jeu dans le contrat de spectature. Basée sur un corpus de 9 comédies couvrant différents genres abordés par Allen en 30 ans, cette étude descriptive et contrastive compare les VO des films, les traductions éditées en français et les VD en utilisant les outils traductologiques de la théorie bermanienne des tendances déformantes.