Le port du foulard dit « islamique » ou l’entre-deux culturel
DOI :
https://doi.org/10.29173/af24658Résumé
Cela fait plus d’une décennie que le foulard dit « islamique » alimente les débats : après avoir agité la sphère politique et fait l’objet d’un battage médiatique en France, voilà qu’il vient semer l’inquiétude et la division au sein de la société québécoise. Or, dans le présent article, nous souhaiterions désamorcer cette polémique en nous penchant à la fois sur les versets à l’origine de la « prescription » du voile, sur les phénomènes ayant motivé son abandon, à une certaine époque, et sur les raisons à l’origine de sa résurgence. Pour ce faire, nous examinerons, dans une perspective traductologique, les versets en question et le contexte qui les entoure pour montrer que la conception selon laquelle le port du foulard serait une obligation « religieuse » est erronée d’un point de vue sémantique et sociohistorique. Dans cette optique, nous rappellerons la dichotomie établie déjà entre les ibadât (versets traitant de la relation de l’être humain à Dieu — relation verticale — et régis par des règles absolues et immuables) et les muamalât (versets traitant des relations interindividuelles – relations horizontales — et dont la lecture doit se faire en fonction des circonstances). Par ailleurs, nous emploierons la traduction comme une métaphore du transport à travers les frontières (linguistiques et culturelles) pour faire une lecture du vêtement de certaines musulmanes qui résulte, comme la langue de la traduction (troisième langue), de la rencontre de deux cultures. Nous rappellerons également les sens qu’a pu revêtir le « voile » suivant les contextes et le sens que lui assignent aujourd’hui les féministes islamiques dont la réflexion s’inscrit dans la perspective des Post-colonial Studies.
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© Akila Naima Dib 2014

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