« Nous tournoyons dans la nuit et nous voilà consumés par son feu » : portraits littéraires du terroriste en rejeton du spectacle.
DOI :
https://doi.org/10.29173/af29328Résumé
Depuis le début du XXIe siècle, la démocratisation d’Internet et de ses relais (téléphones intelligents, tablettes, ordinateurs portables) a rebattu les cartes du paysage médiatique, augmentant le nombre de producteurs et de récepteurs d’informations. Les images et vidéos ont ainsi acquis un spectre d’action élargi, bien que fortement concurrencé. Les terroristes l’ont bien compris qui, pour se faire entendre et propager leur message, adoptent des codes visuels et scénaristiques aussi violents que spectaculaires. Dans ce contexte, un certain nombre de romans s’attèlent à mettre en lumière les relations entre le terrorisme et les médias, entre la violence des attentats et le monde – financier, culturel, médiatique – qu’ils prétendent abattre. Notre contribution s’attache à décrire cette dénonciation du capitalisme en établissant sa dette envers le concept debordien de « spectacle » : le capitalisme déréalise les expériences et récupère la critique, de sorte que même dans l’extériorité qu’elle tente de se ménager, la contestation terroriste hérite de ses logiques et modes de fonctionnement. Les krachs et les bombes semblent donc brûler du même feu, prétexte à détourner le dernier film de Debord (In girum imus nocte et consumimur igni, 1978) dans notre titre. En déplaçant certaines des thèses de Guy Debord sur le terrain de la fiction, il semble que le roman contemporain se les réapproprie, rendant toute son actualité à la pensée du situationniste.
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© Justine Huppe 2017
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