Hétéroglossie et écriture dans le roman africançais : le cas d’Ahmadou Kourouma et de Mongo Beti
DOI :
https://doi.org/10.29173/af9515Résumé
D’un point de vue linguistique et/ou littéraire, traduire la francophonie revient de facto à mettre en avant des espaces géographiques anciennement colonisés et caractérisés par la présence de deux, voire plusieurs langues en contact ou superposées (Robert Chaudenson, 1989 :164). À cet égard, les productions littéraires nées de ces contextes sociolinguistiques offrent des corpus exemplaires pour l’analyse de l’hétéroglossie, définie par certains chercheurs comme diglossie littéraire (Ngalasso Mwatha, 1984). Les romans africançais (textes africains d’expression française) représentés dans cet essai par des textes d’Ahmadou Kourouma et de Mongo Beti véhiculent cette problématique. De ce fait, ils ont permis de cerner et d’illustrer l’hétéroglossie comme processus d’écriture dans la perspective de Bakhtine qui promeut les paradigmes méthodologiques d’hétérologie et d’hétérophonie. Nos analyses scrutent leurs manifestations au sein des strates langagières romanesques. C’est ainsi que l’on a élaboré des analyses stylistiques et interprétatives afin de montrer comment elles participent d’une poétique de l’hybridité. Après avoir circonscrit les données théoriques préliminaires, on a analysé l’hétéroglossie langagière sous trois aspects : l’hybridité discursive, les propos rapportés et l’enchâssement des ethno- textes dans la trame narrative. De surcroît, l’interrogation sur l’attitude épilinguistique des romanciers africançais montre bien qu’au delà de l’hybridité esthétique, se pose en réalité la question d’une relation au(x) langage(s), ce qui ramène à la question de la subversion linguistique dans l’écriture romanesque.
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© Rodolphine Sylvie Wamba, Gérard Marie Noumssi 2011
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